18 décembre 2008

Activité (modérée) des eurodéputés

J'ai suivi de près les travaux de la commission temporaire du parlement européen sur le changement climatique depuis sa création en avril 2007. L'absence de nos eurodéputés aux réunions de travail mensuelles à Bruxelles m'a très vite frappée. Je me suis donc intéressé de plus près au taux d'activité et de présence de ces derniers (source: Fondation Robert Schuman).

Pour faire court il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise c'est que nos eurodéputés ne sont pas très actifs. La bonne c'est qu'ils le sont plus que leurs prédécesseurs de la 5ème législature (1999-2004). Quelques statistiques sont très parlantes, je n'en cite que deux:

  1. En 2004-2005, la France se situait en 23ème position sur 25 pour ce qui est du taux de présence en séance plénière.
  2. En moyenne un député français a écrit 2,81 rapports entre 2004 et 2008, ce qui le place au 7ème rang sur 27.

Bien sur ces chiffres sont purement quantitatifs et ne peuvent apporter un éclairage sur la qualité de ces rapports ou leur importance stratégique. Il y a aussi de grandes différence entre députés, certains prenant au sérieux leur rôle et d'autres non. Néanmoins, moi qui vous écrit de Bruxelles, je peux vous assurer que nous ne sommes pas spécialement reconnus pour nos talents de lobbyistes, contrairement à nos amis anglais ou italiens sur qui nous devrions prendre exemple.

Trois pistes pour améliorer la situation:

  1. Interdire purement et simplement le cumul des mandats pour les eurodéputés. C'est un travail à temps plein.
  2. Mieux former les eurodéputés aux mécanismes décisionnels et aux stratégies d'influence de l'UE.
  3. Éviter les va-et-vient incessants entre Bruxelles et Strasbourg en supprimant l'implantation strasbourgeoise du parlement. Le surcoût estimé à son maintien est estimé à 200 millions €/an. Pourquoi ne pas négocier sa disparition en échange d'une nouvelle institution ou agence?

Lors de son dernier discours devant le parlement européen en qualité de président de l'UE Nicolas Sarkozy a déclaré: "la présidence européenne m'a changé". Sachant que 75% de notre législation est de nature européenne, nos décideurs politiques doivent se rendre compte du rôle capital de l'UE. Espérons aussi que le Président et Bruno Le Maire, notre nouveau secrétaire d'État aux Affaires européennes, mettront rapidement en œuvre les moyens nécessaires afin de renforcer notre pouvoir d'influence au sein du Parlement et de la Commission.

26 novembre 2008

Le PS pour Aubry, le champagne pour Sarkozy

Martine Aubry a été élue Première secrétaire du Parti socialiste avec 102 voix d'avance (67 451) sur Ségolène Royal (67 349). La différence est si infime (0,076%) que si l'on considère les erreurs humaines et l'incertude statistique intrinsèque à tout scrutin, un tel écart ne permet pas de départager les deux candidates; c'est mathématique. A leur place je m'en serais remis au hasard, il y aurait eu moins de constestations.

Néanmoins je peux vous annoncer de façon indiscutable qui est le grand vainqueur de cette élection: Nicolas Sarkozy. Il est suivi de près par l'UMP et Olivier Besancenot. En effet Martine n'a ni la carrure ni le charisme présidentiel et Ségolène a prouvé ses limites l'année dernière. A moins d'une catastrophe cataclysmique Nicolas sera réélu dans un fauteuil (disons 58-60% des suffrages exprimés) en 2012.

L'UMP, notre deuxième vainqueur, ne peut que conforter sa place de premier parti de France face à un PS divisé par ses querelles de coq de village.

Le troisième grand gagnant est le remuant porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire. Il ne lui reste plus qu'à mettre un peu de coca-cola dans sa vodka pour devenir le premier parti de gauche en France.

Le PS nous a offert un pitoyable spectacle ses dernières semaines mais un grand moment de politique.

image par svilen001

12 novembre 2008

La France est une gérontocratie (3)

L'Assemblée a récemment adopté un amendement permettant aux salariés de travailler, s'ils le souhaitent, jusqu'à 70 ans. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Tollé de la gauche, scandale chez les syndicats et sondage d'opinion selon lequel 2/3 des français y sont opposés. Le principal argument avancé par l'UMP est que les salaries auront ainsi la "liberté" de pouvoir choisir le moment de son départ à la retraite". Bref on est en plein dans le "travailler plus pour gagner plus".

Devant tant d'inepties je me vois donc contraint de publier le troisième opus de mes articles "La France est une gérontocratie". Commençons par un petit tableau reprenant les chiffres du chômage du second semestre 2008 (source: INSEE).

Âge
Chômage
15-2419,1%
25-49
6,9%
>495,2%
Total
7,6%

En résumé il y a quatre fois plus de jeunes que de vieux au chômage! Logiquement ce devrait être tout le contraire. On pourrait donc penser que nos députés fassent tout leur possible pour favoriser l'emploi des jeunes. Pas du tout ils décident d'allonger l'âge de la retraite et donc de freiner directement l'insertion des jeunes dans le marché de l'emploi. Mais quand on est député (55 ans de moyenne d'âge...) on est plus proche de la retraite que de son premier emploi. On favorise donc tout "naturellement" ses propres intérêts. Ceux des seniors.

Connaissez-vous beaucoup de conseillers influents de Sarkozy ayant moins de 40 ans? Récemment ça me fait un peu peur de constater que Jacques Attali a repris du service à 65 ans avec la commission pour la libération de la croissance française. Un jeunot comparé à Edouard Balladur, qui soufflera 80 bougies l'année prochaine, et ses présidences du comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institution et du comité pour la réforme des collectivités locales.

Pourtant ça avait bien commencé avec un Nicolas Sarkozy succédant, à 53 ans, à un Jacques Chirac de 21 ans son aîné. Malheureusement la France reste une gérontocratie. On y fait de la vieille politique, avec des vieux et pour les vieux. Alors même si je ne suis toujours d'accord avec le camarade Olivier Besancenot, je fais toujours attention à ce qu'il dit. A 34 ans, il semblerait qu'on peut aussi faire de la politique.


photo par gtrfrkbob

10 novembre 2008

Simplifions le calendrier des grandes commémorations

Le Monde a publié un bon schéma récapitulant l'agenda des commémorations. Depuis 2000 nous en célébrons sept nouvelles en plus des cinq traditionnelles. Il y a donc bien une multiplication de ces cérémonies qui deviennent trop répétitives. Leur fréquence (annuelle) en diminue l’importance.

A la base beaucoup font double emploi comme la journée de la déportation et l'hommage aux Justes; l’hommage aux harkis et celui aux morts de la guerre d’Algérie mais aussi l'appel du 18 juin et l'armistice de la seconde guerre mondiale. La fête de Jeanne d'Arc est un peu désuète et je ne me sens pas directement par l'abolition de l'esclavage, qui arrive deux jours après le 8 mai.

Afin d’éviter de commémorer toutes les guerres (!) ne gardons que l'armistice de la première guerre mondiale pour rendre hommage aux morts pour la patrie. Ceci permettrait de remplacer le 8 mai (qui n'est célébré que depuis 1981) par le 9 mai, la journée de l’Europe. Une Europe qui, ne l'oublions pas, s'est construite juste après la seconde guerre mondiale pour en assurer une paix si chèrement acquise. Par délicatesse pour nos amis allemands, dont beaucoup n'ont pas connus ces évènements, doit-on vraiment avoir quatre commémorations les concernant directement?

En résumé il vaudrait mieux célébrer annuellement les évènements majeurs comme la fête nationale le 14 juillet, l'armistice le 11 novembre et l’avènement de l'Europe le 9 mai. Les autres grands dates qui ont fait notre histoire pourraient être commémorées tous les 10 ans, mais de manière plus solennelle et approfondie afin de ne pas les oublier ni les banaliser.

image par salingpusa

16 octobre 2008

Silence, on chante la Marseillaise

Siffler un hymne national, que ce soit la Marseillaise ou un autre, est un acte grave. C'est un manque de respect total pour un pays, son histoire et son peuple. C'est un geste honteux et insultant. Mais je le répète c'est avant tout un acte grave qui appelle à des sanctions.

Le Figaro résume bien la situation concernant les sanctions possibles.
"Elles sont prévues par la loi du 18 mars 2003. «Le fait (…) d'outrager publiquement l'hymne national ou le drapeau tricolore (…) est passible de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.» Dans les faits, l'article 433-5-1 du Code pénal n'est jamais appliqué. Il ne le sera pas plus cette fois. Le ministre de l'Intérieur a bien demandé une enquête, en utilisant les sept «caméras professionnelles» installées après l'incident de la banderole anti-Ch'tis, en finale de la Coupe de la Ligue. Mais Mme Alliot-Marie ne réclame pas la stricte application de la loi pour les cupables. «Les interpellations qui en résulteront déboucheront sur des interdictions administratives de stade», précise le ministère…"

Les solutions avancées à la va vite par les membres du gouvernement me semblent totalement inadaptées:

  1. Annuler le match? Cela pose tout d'abord un problème de responsabilité. Qui prend la décision? l'arbitre, le préfet, le ministre de l'intérieur? Ensuite cela entraînera certainement des violences physiques dès la sortie du stade.
  2. Jouer en province? Encore une pauvre idée qui ne fait que déplacer le problème.
  3. Quant à ces interdictions administratives de stade, elles symbolisent la faiblesse de ceux qui sont censés faire respecter l'ordre.


Alors à quoi sert-il de légiférer si ce n'est pas appliqué? A rien. Et ce n'est pas en faisant preuve d'un tel manque d'autorité que l'État donnera l'exemple de ce que doit être le respect de tous pour un pays.

Faisons simple et appliquons la loi en offrant à tous ceux qui sifflent la Marseillaise un petit séjour en cellule afin de méditer sur les devoirs du citoyen. On pourrait aussi leur proposer quelques travaux d'intérêt généraux formateurs ou encore recopier mille fois la Marseillaise. Et pour les mineurs je propose de supprimer les allocations familiales pendant 6 mois. Je suis persuadé que les parents prendront alors plus au sérieux leur rôle, si crucial, d'éducateur.

Monsieur le Président montrez-nous l'exemple.


10 octobre 2008

Crise boursière: investissement contre spéculation

La crise financière qui secoue la planète montre très brutalement les limites du libéralisme économique. Les concepts si cher à ce dernier comme "la main invisible du marché" ou encore "l'offre et la demande" apparaissent sous leur vrai jour comme des approximations bien trop simplistes d'une réalité complexe que les modèles économiques ne peuvent appréhender.

En ayant pour but de faire de l'argent avec de l'argent, le système financier s'est fondamentalement perverti. La finance doit rapidement se remettre au service de l'économie "réelle". Je profite donc de cette crise pour partager quelques idées sur le fonctionnement des bourses de valeurs dans l'objectif de favoriser l'investissement (optimisation d'un capital à long terme) et d'interdire toute forme de spéculation (maximisation du profit à court terme).

  1. Interdire la vente à découvert. C'est un mécanisme profondément malsain consistant à parier sur la baisse d'un titre que l'on ne possède pas. Il l'est doublement car d'une part on ne possède pas ce titre, et d'autre part on parie sur sa baisse. Bref tout le contraire d'un véritable actionnaire achetant une action dans l'espoir de la voir croître, en partie grâce à son investissement.
  2. Interdire le day-trading. De nouveau c'est une technique purement spéculative qui consiste à multiplier des allers-retours sur un titre dans lors d'une même séance en profitant des écarts journaliers.
  3. Ne pas verser de dividendes à ceux qui détiennent des titres depuis moins d'un an et a contrario augmenter de façon proportionnel le dividende des actionnaires fidèles. Actuellement il suffit d'acheter un titre une semaine avant le versement d'un dividende pour en bénéficier.
  4. Taxer fortement les plus-values réalisées à court terme et détaxer celles prises sur le long terme.
  5. Créer une bourse d'échange "alternative" reprenant les principes énoncés ci-dessus afin de favoriser les actionnaires investissant dans la durée et désirant être de vrais partenaires du développement économique d'une entreprise. Tout le contraire des spéculateurs recherchant, à tout prix et tout moyen, un profit maximal à brève échéance.


Je suis persuadé que ces mesures auraient pour effet de stabiliser les bourses et de permettre aux entreprises de se développer durablement dans un climat beaucoup plus sain et serein. Car c'est cela le fond du problème actuel. Ce n'est pas tant une crise de liquidité ou de solvabilité ou même de confiance qu'une crise profonde d'un système malsain et pervers reposant sur un défaut si humain: l'avidité.

9 septembre 2008

Sarkozy redore sa gourmette à l'étranger

A l'heure de la rentrée des classes force est de constater l'incapacité flagrante de Nicolas Sarkozy, et de son gouvernement, à régler avec efficience les problèmes dont souffre la France (pouvoir d'achat pour n'en citer qu'un parmi tant d'autres).

Confronté à une baisse de popularité logique, le Président a donc recours à l'usage de la politique étrangère afin de redorer sa gourmette. Constitutionnellement parlant les affaires étrangères sont une des grandes prérogatives du Président de la République. Historiquement et statistiquement parlant tous ces prédécesseurs ont utilisé cet artifice pour remonter dans les sondages et regagner un peu de confiance.

Cette volonté d'être actif sur la scène internationale a été mise en place dès le début de son mandat et elle ne fait que s'accélérer récemment. Cela avait donc commencé avec la libération des infirmières bulgares (juillet 2007) et le rapprochement avec nos amis anglo-saxons (États-Unis en novembre 2007 et Grande-Bretagne en mars 2008). Plus récemment il y a eu le mini-sommet de Damas (Syrie, France, Turquie et Qatar), concernant la stabilité au Proche-Orient, et les négociations entre l'Union Européenne et la Russie dans le cadre de guerre d'Ossétie du Sud.

Laissant donc à son bon et fidèle Premier Ministre, François Fillon, l'honneur et le plaisir de réformer l'Etat et relancer la croissance économique; le Chef de l'Etat s'évade à l'étranger pour oublier l'inefficacité de sa politique intérieure. C'est un choix délibéré et un pari risqué.

image par topfer

8 septembre 2008

Simplifier le complexe

Depuis les années 60-70 nous sommes plus beaucoup nombreux, plus diversifiés et plus mobiles. Il y a énormément plus d'informations, provenant de très nombreuses sources, à gérer en moins de temps. Il y a une explosion du nombre d'acteurs tissant entre eux des relations plus interdépendantes. En résumé nous vivons dans un monde beaucoup plus complexe point de vue économique, sociale et environnemental que par le passé.

Au lieu de chercher à rendre simple ce qui est complexe nous ne cessons de compliquer les choses. D'ailleurs une des manifestations du génie est, à mon humble avis, d'avoir le don de rendre simple ce qui ne l'est pas.

Juste un exemple illustrant mon propos. Dans toute entreprise du secteur privé il y a peut-être 4-5 règles différentes s'appliquant aux divers salariés (ouvrier, employé, cadre, dirigeant, etc.). La fonction publique considère aussi trois catégories différentes (A, B et C), fonction du diplôme (supérieur, baccalauréat et brevet) et du niveau hiérarchique du concours de recrutement.

Pour l'instant tout est simple ce qui est préférable quand on doit gérer plus de 5 millions de fonctionnaires. Mais une propriété inhérente (et néfaste) de tout groupe est de vouloir
assurer sa propre survie au détriment de ceux extérieurs au groupe. Un moyen classique pour l'administration consiste donc tout naturellement à rendre les choses plus compliquées afin de ne plus pouvoir se passer d'elle.

Dans le cas de notre fonction publique ce sont plus de 900 corps qui existent et correspondent à des statuts, attributions et grilles de paie précises. C'est-à-dire qu'il existe plus de 900 règles différentes s'appliquant aux employés de cette entreprise qu'est l'État! Est-ce si hérétique d'envisager un douzaine de grilles de salaires? Un fonctionnaire du Ministère des Affaires étrangères est-il si différent que son collègue de l'Agriculture?

L'État vient de se lancer dans un vaste processus de modernisation se basant sur quatre axes: adapter les missions de l'état, simplifier la relation de l'usager, optimiser la gestion de l'administration, et améliorer la qualité des services. Il n'est jamais trop tard, mais étant donné le conservatisme et la puissante logique de groupe de notre Administration je suis loin d'être convaincu que la simplification sera au rendez-vous.

photo par dlee

29 août 2008

Revenu de solidarité active: bonne idée et mauvais financement

Le célèbre mantra de Nicolas Sarkozy "travailler plus pour gagner plus" est une belle imposture. Dans les deux cas suivants il ne fonctionne pas:

  1. Si le coût de la vie augmente plus vite que vos revenus supplémentaires (et encore faut-il en avoir la possibilité), vous aurez beau travailler plus vous perdrez du pouvoir d'achat.
  2. Les bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI) et des droits qui s'y rattachent (couverture maladie universelle, allocation logement, dégrèvement de la taxe d'habitation et de la redevance audiovisuelle) gagnent plus à ne "rien faire" qu'à travailler au SMIC. En effet la perte des avantages liés au RMI n'étant pas compensée par la hausse du salaire.

En conséquence, seuls deux RMistes sur 10 retrouvent un travail. Devant ce constat d'échec la bonne idée derrière le revenu de solidarite active (RSA) est de rendre plus attractif le retour à l'emploi; en assurant de meilleurs revenus à un RMiste retrouvant un travail à temps partiel payé au SMIC. Trois petites remarques me viennent à l'esprit:

  1. Point de vue économique il est injuste de financer le RSA par un nouvel impôt taxant à 1,1% les revenus du capital. Une fois de plus ce sont les classes moyennes et les petits épargnants qui vont devoir être "solidaires". Et comme l'a dit très justement Edouard Balladur "évadons-nous du rituel: à dépense nouvelle, impôt nouveau."
  2. Point de vue stratégique il est par contre très habile d'annoncer une telle mesure sociale juste avant la rentrée scolaire et sa traditionnelle cohorte de revendications et grèves en tout genre.
  3. Point de vue social il est triste de constater qu'en France il y a 8 millions de pauvres(!) et que les inégalités se creusent. Le RSA devrait toucher seulement 10% de nos pauvres. On est bien loin du compte.

26 juin 2008

Télévision publique ou étatique?

Dans le cadre de la réforme de la télévision publique Nicolas Sarkozy vient de prendre trois décisions importantes. Une seule me parait judicieuse, la suppression de la publicité sur les chaînes publiques entre 20 heures et 6 heures du matin dès janvier 2009 (suppression totale prévue fin 2011). C'est un bonne idée pour des raisons éthiques et culturelles exprimées dans un précédent article.

Les deux décisions suivantes ne sont pas bonnes:

  1. Le chiffre d'affaire des opérateurs de téléphonie et d'Internet sera taxée à 0,9% pour compenser la perte des recettes publicitaires. Le chiffre importe peu car il est incohérent de taxer un secteur pour en financer un autre. Mais c'est aussi injuste car elle sera immédiatement répercutée sur les usagers. Pourquoi ne pas tout simplement augmenter la redevance audiovisuelle ainsi qu'utiliser le budget du Ministère de la Culture?
  2. Le futur président de France Télévisions sera "nommé par l'exécutif après avis conforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), et sous réserve qu'une majorité qualifiée de parlementaires n'y fasse pas obstacle". Je classerai cette dernière initiative dans la catégorie des très mauvaises idées car il est dangereux de rapprocher le pouvoir éxécutif de celui des médias. Cela me fait penser aussi que le Chef de l'État souhaite y placer son ex-directeur adjoint de campagne Laurent Solly, parachuté directeur-adjoint à TF1 il y a tout juste un an.

Il est vrai que le capital de France Télévisions est exclusivement détenu par l'État, mais ne confondons pas télévision publique et télévision étatique.


25 avril 2008

Nicolas Sarkozy, ce grand inquiet

Après une année passée à observer Nicolas Sarkozy derrière mon écran de télévision et d'ordinateur j'en conclus que notre Président est un grand inquiet et que son intervention d'hier était plus destinée à le rassurer qu'à nous rassurer! Voici quelques éléments qui m'ont amené à cette hypothèse:

  1. Plusieurs passages du livre de Bruno Le Maire "Des hommes d'État", dont j'ai précédemment parlé, témoignent d'un Nicolas Sarkozy pas toujours très sûr de lui.
  2. L'analyse sémantique de ses discours ("Les mots qui ont fait gagner Sarkozy") précise: "... j’ai l’impression de voir un petit garçon. Quand je dis dans son entourage qu’il a l’air d’un enfant, on me regarde avec stupeur…".
  3. Lors de ses nombreux déplacements il cherche constamment le contact physique avec ses interlocuteurs en leur touchant l'épaule, les prenant par le bras, etc.
  4. Une autre analyse de son intervention (« On the air » : la puissance du Sarkoshow) montre aussi: "L’homme s’est calmé, a ralenti son élocution..., maîtrisé ses fameux « tics » et ses mouvements de clavicule."

Sur la forme nul ne peut nier que Nicolas Sarkozy est un rhétoricien hors pair. Sur le fond par contre il maîtrise mal de nombreux dossiers comme par exemple l'international (Chine, Afghanistan, Présidence Européenne), l'environnement (énergies renouvelables, OGM) ou encore l'économie (pouvoir d'achat).

Personne ne lui en voudrait, car après tout on ne peut pas être bon partout; si ce n'est qu'il ne cesse de se projeter comme un "hyper-président" en construisant une image médiatique d'omniprésence (qui est partout), d'omniscience (qui sait tout) et d'omnipotence (qui peut tout).

J'ai le sentiment, très personnel, que cette façade est pour Nicolas Sarkozy une manière de se rassurer. Mais avouez qu'un Président qui doute de lui ce n'est pas rassurant.

9 avril 2008

Boycotter les jeux olympiques de Pékin: un aveu d'impuissance

Je suis convaincu de l'inutilité et de l'inefficacité d'un boycott des Jeux Olympiques de Pékin pour les trois raisons suivantes:

  1. Les JO sont avant tout une fantastique manifestation sportive. Faisons simple et ne les détournons pas à des fins politiques.
  2. Les différents boycotts des JO n'ont jamais été efficaces; même lorsque les États-Unis, et 64 autres délégations, ont boudées les jeux de Moscou en 1980 pour protester contre l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Regardez où nous en sommes 30 ans plus tard...
  3. Le Dalaï-lama lui-même s'est prononcé contre et il connait la situation mieux que quiconque.

Par contre en ce qui concerne la cérémonie d'ouverture Nicolas Sarkozy devrait annoncer clairement la couleur le plus tôt possible, comme Gordon Brown ("j'y vais et je rencontre le Dalaï-lama") et Angela Merkel ("je n'y vais pas et je ne rencontre pas le Dalaï-lama"), au lieu de rester flou sur ces intentions, ce qui ne satisfait personne et démontre le manque d'assurance du Président.

Enfin, faire pression avec le boycott de la cérémonie d'ouverture me parait être avant tout un bel aveu d'impuissance face à la Chine, première puissance mondiale pour les décennies à venir. Sommes nous si petits, si faibles et si peu créatif que nous sommes incapables de trouver de meilleur moyen pour aider la Chine et le Tibet à régler leurs différents?

31 mars 2008

Des hommes d'État... mais surtout d'ambition

Je viens de finir de lire "Des hommes d'Etat" écrit par Bruno Le Maire, ex-directeur de Cabinet de Dominique de Villepin, esquissant entre 2005 et 2007 les relations entre Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy.

Voici ce qui m'a le plus frappé dans ce témoignage:

  1. Un des rares points communs entre ces trois hommes est de se dévouer entièrement "au service de leurs convictions". Vous me permettrez de traduire, en moins politiquement correct, "au service de leurs ambitions". Ne devraient-ils pas être avant tout au service des Français et de la France?
  2. Plus inquiétant, ils en sont intimement convaincus car n'ont-ils pas été élus (ou nommé par le Président dans le cas de Dominique de Villepin)? Leur programme (vous pouvez aussi utiliser le mot conviction ou ambition) ayant été approuvé par les français, ce qu'ils veulent, les français le veulent. Ils en tirent donc leur légitimité; légitimité qui agit comme un sauf-conduit, un blanc-seing faisant office de carte blanche dans leur lutte pour la conquête du pouvoir.
  3. Ces hommes d'État n'ont absolument aucune idée des difficultés quotidiennes de ceux qu'ils gouvernent. Quand ont-ils pris le métro ou le bus pour la dernière fois? Même question en ce qui concerne le ravitaillement du samedi matin au supermarché. Ont-ils jamais eu à chercher un emploi? Ont-ils seulement connu les affres du chômage, un interdit bancaire ou un refus de crédit? Ont-ils jamais été locataire de leur appartement?

Tout comme nos Rois de France il y a plus 300 ans, nos grands hommes d'État vivent dans un autre monde qui ignore tout de nos combats quotidiens. L'information qui leur est fournie et dont ils se basent pour prendre leurs décisions est passée par tellement de mains différentes qu'elle n'est plus qu'une pâle approximation de la réalité du terrain.

Malgré leur éducation, leur diplôme et leur intelligence ils sont incapables d'apporter les bonnes solutions à nos problèmes concrets. Ce n'est pas un problème de compétence (faire les "choses" bien) mais d'efficacité (faire la "bonne" chose).

11 mars 2008

L'épaisseur de la France

Nicolas Sarkozy a été élu Président car il a su incarner la rupture, le changement, le mouvement. Ce n'est pas qu'il avait un programme flamboyant mais juste que son image était plus contrastée que celle de ses adversaires. Il n'a pas remporté l'élection présidentielle sur le fond mais sur la forme.

Bien sur il était temps que la France bouge, elle qui a stagnée depuis 25 ans et s'est lentement assoupie dans une torpeur économique et sociale. Car quels sont les faits marquants de ce dernier quart de siècle? Que retenir des deux septennats de François Mitterand? La décentralisation, l'abolition de la peine mort et deux cohabitions, et à part ça pas grand chose.

Et que dire des 12 ans de présidence de Jacques Chirac. Ah si, les grèves de 1995, sa victoire écrasante contre Jean-Marie Le Pen en 2002, le non du référendum sur la Constitution européenne et les voitures qui brûlent dans nos banlieues en 2005. De nouveau rien d'extraordinaire.

Depuis 25 ans l'action, ou plutôt l'inaction, de nos présidents n'a nullement marqué l'Histoire de France avec un grand h. Nicolas Sarkozy l'avait compris et il avait donc bâti son programme de campagne présidentiel sur la rupture. Remettre la France en mouvement était devenu plus que nécessaire mais après 10 mois passés à l'Élysée je ne suis pas convaincu qu'il aille dans la bonne direction ni même qu'il sache où se trouve-t-elle.

Alors au mieux remettra-t-il la France dans une dynamique porteuse mais il faudra un autre Homme (de nouveau avec un grand h) d'État pour redonner de l'épaisseur à la France. Je dis bien épaisseur et pas grandeur. La France n'a pas besoin de courir après sa grandeur passée elle a besoin de prendre de l'épaisseur, à commencer par celle de nos portefeuilles et de notre mince tissu social.

Ce qu'il faut ce n'est ni la rupture ni la révolution mais évoluer. Nous devons évoluer de manière économique, sociale, environnementale et culturelle. Nous devons remettre à plat nos vieilles institutions, notre mode de pensée, nos modes opératoires et notre façon de vivre en société. Demain nous devrons dire adieu à la Vème République, qui fêtera ses 50 ans en octobre prochain, et créer une France moderne et prospère. Une France où il fait tout simplement bon vivre.

photo par wyred4soun

5 mars 2008

Un bébé à l'Élysée

Non ce n'est pas un scoop ni une prémonition. Tout juste un rêve que j'ai fait il y a deux nuits. Mais laissons de côté les mystères de mon subconscient et arrêtons nous sur cette idée.

Carla Bruni et Nicolas Sarkozy se sont sont mariés très vite, on peut croire au coup de foudre, à des sentiments forts. Est-ce si absurde de croire que ces mêmes sentiments pourraient les pousser à vouloir fonder une famille?

Et au delà de la joie d'accueillir un enfant, cela n'engendrerait-il pas un gigantesque coup de pub? Imaginez les répercussions médiatiques qu'aurait un bébé à l'Élysée. Imaginez les couvertures de nos quotidiens et magazines ainsi que les innombrables reportages télé. Un bébé n'aurait-il pas un impact positif immédiat et fort sur la côte de popularité du Président et de son épouse?

On peut aisément concevoir une véritable saga médiatique commençant par les 9 mois de grossesse et continuant joyeusement avec la naissance, les premiers jours qui se transforment en premières semaines, la cérémonie du baptême, les premiers pas, les premiers mots, l'entrée en maternelle puis en primaire et ainsi de suite. Il y aurait certainement matière à communication pour nos médias nationaux mais aussi la presse internationale durant les quatre prochaines années du mandat présidentiel.

Un bébé à l'Élysée, ce n'est pas un scoop ni une prémonition mais une prédiction pour 2009.

image par holidaywithlights

25 février 2008

Manque de respect envers le Chef de l'État

Le Parisien nous rapporte les premiers pas mouvementés de Sarkozy au salon de l'agriculture: "A mi-parcours environ, il s'est soudain vu vertement repoussé par un visiteur du salon auquel il s'apprêtait à accorder une poignée de main. Ambiance surchauffée et cohue, le Chef de l'État s'est alors emporté: "Casse-toi, casse-toi pauvre con" a-t-il lancé, avant de reprendre son parcours mouvementé."

Depuis la polémique enfle. Le mot est malheureux, il y a un problème de forme (tout le monde n'a pas le don de répartie) et de manque de contrôle (plus gênant) du Chef de l'État. Soit, mais là n'est pas l'essentiel. Ce qui me choque c'est de un, refuser de serrer une main tendue (quelle qu'elle soit) et deux, de manquer de respect envers le Président de la République.

Car si on ne respecte pas la plus haute fonction de l'État comment respecter toutes les autres qui lui sont "inférieures" (au sens hiérarchique bien sûr). Comment respecter les policiers faisant régner l'ordre, les professeurs enseignant leur matière, ou encore l'éboueur ramassant nos poubelles?

Le plus grave est là ne nous y trompons pas, tout le reste n'est que diversion. Nous devrions polémiquer sur ce manque de respect envers la République plutôt que sur cette insulte, insulte que nous avons tous proférée à un moment à un autre, ne serait-ce que dans sa voiture!

photo par izarbeltza

19 février 2008

Le plein emploi grâce à la rémunération du "parent" au foyer

Depuis près de 30 ans nos différents gouvernements se sont attaqués au fléau du chômage. Ils ont tout essayé: politiques de relance, croissance économique, faciliter les licenciements ou au contraire les rendre plus contraignants, raccourcir la durée du travail, donner des primes à l'embauche, etc. Toutes ces politiques ont échouées. Et toutes ces politiques ont un point commun: la création d'emplois.

Alors pourquoi ne pas prendre le problème à l'envers. C'est-à-dire non pas supprimer des emplois mais supprimer des demandeurs d'emplois. Pourquoi ne pas rémunérer, par exemple, le "parent" au foyer qui, en échange d'une juste rémunération, accepterait de ne pas se présenter sur le marché du travail?

Cela aura un coût élevé à court terme. Mais cela engendrera aussi des économies car il y aura moins d'allocations chômages et moins d'allocations familiales à verser (qui n'auraient plus de sens). Il y aurait aussi des avantages sociaux beaucoup plus difficilement quantifiables, économiquement parlant, mais tellement payant à long terme comme la baisse de la délinquance juvénile, de l'absentéisme et de l'échec scolaire, moins de stress et une meilleure alimentation, les gains de temps en transport suite à la diminution des embouteillages, etc.

Ce serait aussi une juste, mais malheureusement trop tardive, reconnaissance de toutes ses mères au foyer qui se sont dévouées à l'éducation de leur(s) enfant(s), à la tenue de leur maison et à la carrière de leurs maris et qui n'ont eu en retour que le mépris de notre société dont la première valeur reste l'argent, celui que l'on gagne en "travaillant". Comme si être mère au foyer (ou parent au foyer pour ne pas être sexiste) c'est être en vacances et non pas travailler!

Bien sûr je n'ai pas toutes les réponses aux nombreuses questions sous-jacentes à cette idée, mais en cette période où Nicolas Sarkozy nous sort une commission d'enquête par mois, la mienne mériterait peut-être qu'on s'y attarde sérieusement.

photo par atomic housewife

31 janvier 2008

République, laïcité et religion

Ces derniers jours le débat sur la laïcité et la séparation des Églises et de l'État en 1905 refait surface.

Les sondages récents montrent que 7 Français sur 10 ont une religion; avec grosso modo 56% de catholiques, 4% de musulmans, 3% de protestants, 1% de juifs et 31% sans religion (source: Religion en France).

Voici quelques extraits tirés de l'allocution du Président de la République dans le Palais du Latran en date du 20 décembre 2007:

  • "Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes."
  • "... une nation qui ignore l'héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture..."
  • "La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparation des patronages, la pénurie des prêtres, n'ont pas rendu les Français plus heureux. C'est une évidence."
  • "Votre contribution à l'action caritative, à la défense des droits de l'homme et de la dignité humaine, au dialogue inter-religieux, à la formation des intelligences et des cœurs, à la réflexion éthique et philosophique, est majeure."
  • "... la laïcité s'affirme comme une nécessité et oserais-je le dire, une chance. Elle est devenue une condition de la paix civile."

Je vous laisse méditer ces quelques points et ce dernier extrait en guise de conclusion:
"... j'appelle de mes vœux l'avènement d'une laïcité positive, c'est-à-dire d'une laïcité qui, tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout."

10 janvier 2008

Statistiques sur les véhicules incendiés en France

Voici un petit extrait (source: Europe 1) résumant bien la situation des statistiques de véhicules incendiés.

"La nuit de la Saint-Sylvestre a été plutôt calme cette année... La fête n'a pas dégénéré si l'on en croit les autorités qui ont présenté lundi un bilan de la soirée plutôt "positif", mais provisoire. Les chiffres datent de lundi matin, 6 heures, et ne devraient pas être réactualisés. Une difficulté pour se rendre compte de la réalité des faits. Officiellement, 313 véhicules ont été incendiés partout en France, contre 425 l'année dernière. Mais à ce bilan provisoire, il est nécessaire d'ajouter un nouveau chiffre pris en compte cette année : le nombre de voitures qui ont pris feu par propagation. Il s'élève à 83 et porte donc le bilan provisoire de la nuit de la Saint Sylvestre 2006 à près de 400 véhicules incendiés."


Cet article ayant attisé ma curiosité; ce n'est qu'après quelques recherches (longues car les chiffres officiels sont difficiles à trouver) que je suis en mesure de publier ce tableau synoptique (source: Ministère de l'Intérieur):

Incendies volontaires contre les biens privés
(N.B: traduisez véhicules incendiés, les chiffres sont arrondis et ceux antérieurs à 2004 sont estimés)
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
16000 18000 18000 22000 22000 25000 30000 34000 32000 30000 43000 38000 40000

Ce qui me frappe en premier lieu c'est ce triste record de 2005, conséquence directe des émeutes qui ont eu lieu dans nos banlieues en novembre. Le second choc arrive en prenant conscience de la grandeur de ces chiffres: 40000 voitures brûlées en 2006 c'est plus d'une centaine chaque jour (ou plutôt chaque nuit). Finalement le coup de grâce est à porté au crédit de leur évolution dans le temps: de 15000-20000 véhicules incendiés fin 90, on passe à 30000 début 2000 et 40000 à partir de 2005.

Vous l'aurez compris il n'y a rien de "positif" dans ces chiffres et le fléau des violences urbaines n'est pas près de s'éteindre.

photo par _val_

9 janvier 2008

La fin de la pub sur France Télévisions

Le Président Nicolas Sarkozy a aussi annoncé lors de la conférence de presse du 8 janvier 2008 vouloir mettre un terme à la publicité sur le groupe France Télévisions. Je m'en félicite principalement pour deux raisons:

  1. Ethiquement, la mission des chaînes de service public n'est pas de faire la pub d'intérêts des groupes et entreprises privées.
  2. Culturelle ment, et c'est peut-être le plus important, nous pouvons espérer une télévision moins commerciale, tournée vers la qualité.

Economiquement, il est vrai que la publicité rapporte plus de 800 millions d'euros. Mais à moyen terme l'absence de publicité, interrompant sans cesse les programmes que nous regardons, et l'amélioration de la qualité de ces derniers ne peut qu'engendrer une augmentation des parts d'audience et des vente de programme à l'étranger qui viendront compenser la perte des recettes publicitaires.

N'oublions pas que plusieurs chaînes sont diffusées dans 19 autres pays européens ainsi qu'en Afrique, au Proche et Moyen Orient et dans l'Océan Indien. Cela contribue fortement à l'image de la France, ce qui est difficilement chiffrable. Si vous insistez pour un chiffre, le tourisme en France rapporte plus de 40 milliards d'euros, notre pays étant la première destination touristique au monde depuis les années 90 avec 80 millions de touristes étrangers accueillis en 2006.

Je ne peux donc que soutenir l'idée de créer nouvelle chaîne d'information internationale, appelée France Monde, offrant une alternative sérieuse à CNN et Al Jazeera.

Hyper et hypo-présidents

Au lendemain de la conférence de presse du Président les médias reconnaissent la qualité de sa prestation (sur le fond) et le mot "hyper-président" revient en force. Alors je me pose deux questions:

  1. Premièrement, qu'est-ce qu'un hyper-président? Sans tergiverser sur une définition qui n'existe pas, décrivons-le simplement comme une omniprésence sur tous les fronts intérieurs et extérieurs.
  2. Deuxièmement, Nicolas Sarkozy est-il un hyper-président? Relativement et par rapport à ces deux prédécesseurs que l'on pourrait alors définir comme des "hypo-présidents"; oui. Mais dans l'absolu non, car il ne fait qu'exercer les pouvoirs du Président de la République Française tels qu'ils sont définis par la Vème République

Finalement hyper-président ou super-président, ce débat me semble stérile. La France a besoin d'un vrai Président. Un Président actif et responsable s'impliquant directement dans les affaires du royaume plutôt que de se contenter d'arbitrer du haut de sa chaise la partie jouée par ses ministres ou d'observer passivement, toujours du haut de sa chaise, le monde qui change. En ce moment il est plus important de changer les règles que de veiller à leur respect.

La rupture dont on parle tant ce n'est pas (encore) une rupture sur le fond mais bien une rupture sur la forme. C'est la façon dont le Président communique et agit qui tranche singulièrement avec celles de Jacques Chirac et François Mitterand.