29 août 2008

Revenu de solidarité active: bonne idée et mauvais financement

Le célèbre mantra de Nicolas Sarkozy "travailler plus pour gagner plus" est une belle imposture. Dans les deux cas suivants il ne fonctionne pas:

  1. Si le coût de la vie augmente plus vite que vos revenus supplémentaires (et encore faut-il en avoir la possibilité), vous aurez beau travailler plus vous perdrez du pouvoir d'achat.
  2. Les bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI) et des droits qui s'y rattachent (couverture maladie universelle, allocation logement, dégrèvement de la taxe d'habitation et de la redevance audiovisuelle) gagnent plus à ne "rien faire" qu'à travailler au SMIC. En effet la perte des avantages liés au RMI n'étant pas compensée par la hausse du salaire.

En conséquence, seuls deux RMistes sur 10 retrouvent un travail. Devant ce constat d'échec la bonne idée derrière le revenu de solidarite active (RSA) est de rendre plus attractif le retour à l'emploi; en assurant de meilleurs revenus à un RMiste retrouvant un travail à temps partiel payé au SMIC. Trois petites remarques me viennent à l'esprit:

  1. Point de vue économique il est injuste de financer le RSA par un nouvel impôt taxant à 1,1% les revenus du capital. Une fois de plus ce sont les classes moyennes et les petits épargnants qui vont devoir être "solidaires". Et comme l'a dit très justement Edouard Balladur "évadons-nous du rituel: à dépense nouvelle, impôt nouveau."
  2. Point de vue stratégique il est par contre très habile d'annoncer une telle mesure sociale juste avant la rentrée scolaire et sa traditionnelle cohorte de revendications et grèves en tout genre.
  3. Point de vue social il est triste de constater qu'en France il y a 8 millions de pauvres(!) et que les inégalités se creusent. Le RSA devrait toucher seulement 10% de nos pauvres. On est bien loin du compte.