31 mars 2008

Des hommes d'État... mais surtout d'ambition

Je viens de finir de lire "Des hommes d'Etat" écrit par Bruno Le Maire, ex-directeur de Cabinet de Dominique de Villepin, esquissant entre 2005 et 2007 les relations entre Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy.

Voici ce qui m'a le plus frappé dans ce témoignage:

  1. Un des rares points communs entre ces trois hommes est de se dévouer entièrement "au service de leurs convictions". Vous me permettrez de traduire, en moins politiquement correct, "au service de leurs ambitions". Ne devraient-ils pas être avant tout au service des Français et de la France?
  2. Plus inquiétant, ils en sont intimement convaincus car n'ont-ils pas été élus (ou nommé par le Président dans le cas de Dominique de Villepin)? Leur programme (vous pouvez aussi utiliser le mot conviction ou ambition) ayant été approuvé par les français, ce qu'ils veulent, les français le veulent. Ils en tirent donc leur légitimité; légitimité qui agit comme un sauf-conduit, un blanc-seing faisant office de carte blanche dans leur lutte pour la conquête du pouvoir.
  3. Ces hommes d'État n'ont absolument aucune idée des difficultés quotidiennes de ceux qu'ils gouvernent. Quand ont-ils pris le métro ou le bus pour la dernière fois? Même question en ce qui concerne le ravitaillement du samedi matin au supermarché. Ont-ils jamais eu à chercher un emploi? Ont-ils seulement connu les affres du chômage, un interdit bancaire ou un refus de crédit? Ont-ils jamais été locataire de leur appartement?

Tout comme nos Rois de France il y a plus 300 ans, nos grands hommes d'État vivent dans un autre monde qui ignore tout de nos combats quotidiens. L'information qui leur est fournie et dont ils se basent pour prendre leurs décisions est passée par tellement de mains différentes qu'elle n'est plus qu'une pâle approximation de la réalité du terrain.

Malgré leur éducation, leur diplôme et leur intelligence ils sont incapables d'apporter les bonnes solutions à nos problèmes concrets. Ce n'est pas un problème de compétence (faire les "choses" bien) mais d'efficacité (faire la "bonne" chose).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ajouterais juste au point No 2 que comme en plus leurs programmes sont soit mensongers soit leurs tenants et aboutissants imcompréhensibles à l'électeur de base, prétendre avoir sa bénédiction est tout simplement hypocrite au dernier degré: non seulement on roule le peuple, mais en plus on se réclame de lui après coup...