5 décembre 2011

Illégitime président

Je cite (source Le Figaro et Le Monde): "Les comptes du candidat Balladur accusaient 10 millions de francs de recettes d'origine inconnue. Ils étaient donc irréguliers.", se souvient-il, et de préciser que l'ancien premier ministre n'a jamais répondu aux demandes d'explications des trois conseillers raporteurs. Selon lui, Roland Dumas aurait estimé que "les Français ne comprendraient pas qu'on annule l'élection (présidentielle de 1995, ndlr) pour une histoire de dépassements de crédits". A sa demande, les rapporteurs auraient revu leur copie jusqu'à "présenter des comptes exacts... à 1 franc près", explique l'ancien juriste qui raconte que les membres du Conseil "se sont séparés, sans un mot, avec le sentiment que la raison d'Etat l'avait emporté sur le droit".

Parmi tous ces morceaux de premier choix je ne sais que choisir. Il y a tout d'abord Roland Dumas qui, dans son infinie sagesse, décide comme un grand que le bas peuple ne serait pas capable de comprendre l'annulation de l'élection. Merci Mr Dumas pour cette belle leçon d'humilité.

Poursuivons notre chemin de roses avec cette raison d’État (avec un grand D) triomphant sur le droit (avec un petit d). Honnêtement, est-ce-que la survie de l’État était en jeu?

Conclusion: le Conseil constitutionnel aurait du invalider l'élection présidentielle de 1995 et Jacques Chirac et son gouvernement ont illégitimement été au pouvoir pendant 5 ans. Pas mal pour une simple "entourloupe" limite "c'était pour rire".

La Vème République est fatiguée et corrompue. Les pouvoirs ne sont ni séparés, ni indépendants. C'est la seule chose à comprendre. N'est-ce pas Mr Dumas?

image par nickobec

16 novembre 2011

Abus de pouvoir

Abus de confiance, abus de biens sociaux, abus de pouvoir; des expressions portant un espoir d'équité et de justice mais qui dans les faits sont très vite enterrées sous les parterres de la République dorée.

Regardons ce cher DSK qui s'est servi de sa notoriété pour tirer tout ce qui bouge pendant plusieurs décennies. Ce matin sur France Inter, son avocat, monté sur son grand cheval blanc, en parlant de campagne médiatique graveleuse, d'atteinte à la vie privée, bla bla bla. Par contre je ne l'ai pas beaucoup entendu sur le fond. Zip. Nada. Niente. Parce que c'est sûr tentatives de viol (on dit agression sexuelle dans le jargon politiquement correct de notre noble, fière et impitoyable justice), se taper des jeunes filles dans des clubs échangistes à Vienne ou à Madrid c'est le comble de l'élégance internationale (on dit emmener du "matériel" une dans "boîte coquine" selon les SMS politiquement corrects publiés par l'Express). Quel gentleman ce DSK, un modèle d'honnêteté et de vertu pour les générations à venir.

Rajoutons une double couche de doubitchou avec nos chers députés qui, à deux exceptions près, ont unanimement rejeté une diminution de leur salaire de 10%. La rigueur et l'austérité c'est bien mais pas chez moi. C'est comme la diversité dans les grands partis politiques. Les candidats de l'immigration c'est bien mais pas dans ma circonscription. C'est ce qui s'appelle montrer l'exemple n'est-ce-pas?

Un petit dernier pour la route. Le classement sans suite de l'affaire Bourgi. Vous savez ces quelques tout petits millions de rien du tout (dizaines?) donnés généreusement par quelques chefs d'Etats Africains comme argent de popoche à ce cher Chichi. Pas de preuve et de toute façon il y a délai de prescription.

C'est tellement facile de faire de la politique pour "notre plus grand bien". J'en viens presque à me dire qu'une intelligence artificielle avancée pesant de manière objective le pour et le contre et mettant de côté le facteur émotionnel ferait beaucoup mieux que tous ses professionnels de "tient ramasse la savonnette mon cher petit et n'oublie pas de bien mettre ton cher petit vote dans la petite enveloppe". 1984 c'était le bon vieux temps.


6 octobre 2011

Le génie de Steve Jobs et la médiocrité de nos politiciens

Steve Jobs est mort. C'était un entrepreneur génial qui a crée des produits d'exception (iMac, iPod, iPhone et iPad pour être précis) qui ont changé la donne à plusieurs reprises. Côté business, il a redressé Apple en quelques années (première capitalisation boursière mondiale aujourd'hui). Côté marketing, il avait perçu que le grand public recherchait des produits innovants, simples d'emploi et esthétique. Côté communication, c'était un orateur hors pair s'appuyant sur des visuels sobres et efficaces faisant clairement passer ses messages.

Steve Jobs est mort. Ma première réflexion après avoir entendu celà à la radio a été qu'il a fortement contribué à rendre notre monde meilleur. Et ils ne sont pas légions ceux et celles qui ont fait de même. 

Ma seconde réflexion a été de mesurer l'abîme qui sépare son génie de la médiocrité de notre classe politique. Nos politiciens sont des anti-Jobs. Côté business, ils ont plongé la France dans une belle crise économique et culturelle avec un chômage qui stagne depuis 30 ans et des français qui s'appauvrissent. Côté marketing ils sont incapables de percevoir nos besoins et de proposer des solutions simples et innovantes. Côté communication ils en sont encore à lire des discours creux et ennuyants, à mentir sur les faits et leur bilan en nous considérant comme les derniers des imbéciles.

Le plus grave c'est que le seul objectif de nos petits politiciens est de rendre leur monde meilleur. Zéro vision, mais ambition nombriliste débordante. Et malgré le fait qu'ils aient beaucoup plus de pouvoir et de moyens que Steve Jobs ils sont incapables de les utiliser à bon escient pour rendre la vie des français et de tous ceux qui vivent en France meilleure.

Steve Jobs est mort. Espérons que son héritage inspirera notre génération, une nouvelle politique, un monde meilleur.

7 juillet 2011

A moi le pouvoir suprême

Je me suis bien gardé de commenter directement sur l'affaire DSK mais cette dernière et quelques autres m'amènent à écrire une fois de plus sur ce joli principe de séparation des pouvoirs, qui seul peut garantir la liberté, et prévenir les abus de pouvoir.

En théorie le parlement légifère, le gouvernement exécute et les juges rendent justice. Rajoutons à ces trois pouvoirs "institutionnels" celui de l'argent et des médias. En pratique des liens, plus ou moins forts, se tissent entre tous ces pouvoirs. Par exemple le pouvoir de l'argent vous permettra de faire du lobby auprès des députés. Ou encore le gouvernement sera influencé dans ses choix à travers les informations que lui renverront les médias.

Mais il y a un pouvoir suprême qui permet de contrôler tous les autres, c'est le pouvoir politique. La politique est bien le seul des pouvoir concentrant tous les autres. Démonstration.

Commençons par ce qui est facile. Le gouvernement prépare les lois qui seront votées par son groupe à l'Assemblée et au Sénat. L'exécutif et le législatif ne font donc qu'un. Quand au pouvoir judiciaire allez sonner à la Chancellerie et vérifiez son indépendance. De toute façon le politique a bien prévu le coup car au cas où la justice vous chercherait des noises vous bénéficiez d'une impunité parlementaire. Oups, ma langue a fourchée, je voulais bien sûr parler d'immunité parlementaire. En cas de scénario catastrophe un coup de fil à votre ami Silvio Berlusconi qui maîtrise parfaitement la mutation du juge trop curieux en Placardie et les délais de prescription.

Plus sournois la politique et l'argent: point de vue salaire ça devrait le faire sachant que vous bénéficierez de tout un tas d'avantages (notes de frais à ne pas justifiées, chauffeur, cuisinier, petit personnel à disposition 24h/24h, appartement de fonction, etc.) qui vous permettront de ne pas connaître des fins de mois trop difficiles. Si celà ne suffisait pas à maintenir votre train de vie, allez demander à Zine el-Abidine Ben Ali ou à Mouammar Kadhafi quelques tuyaux ou pipelines pour se retrouver à la tête de quelques dizaines de milliards.

Terminons par le plus subtil, la politique et les médias. Omniprésents, les politiques bénéficient d'une couverture médiatique du feu de dieu. Ils sont partout à la télévision, à la radio, sur Internet, dans la presse écrite (quotidiens, magazines, presse "people"). Il faut être vu, il faut être entendu (au lieu de voir et d'écouter, fin de la parenthèse) car votre carrière est directement lié à votre visibilité. 

Après il ne faut pas s'étonner que le membre d'un parti désire être député, le député se voit en Secrétaire d’État et ce dernier se dit qu'après tout il devrait être Ministre. Le Ministre d'un "petit ministère" se battra pour en avoir un gros (on dit régalien) et devenir Ministre d’État. Et puis c'est le fantasme de Matignon et de là il ne reste qu'une marche à franchir vers le pouvoir ultime de la Présidence.

Bien sûr tout au long de sa carrière, le politique ne manquera pas une occasion de répéter sur un air sérieux (style présidentiable) que son unique ambition est de servir la France (à varier avec la République un entretien sur deux). Si vous faîtes attention vous remarquerez que rarement le politique parlera de "servir les français". Faut pas déconationner non plus, le français vote et ferme sa grande gueule de râleur de première car de toute façon il est représenté par un politique qui est parfaitement compétent. Nous l'avons bien compris le politique n'est qu'un grand joueur de pipeau qui n'a qu'une obsession en tête: servir ses intérêts, sa carrière et les "amis" de son réseau.

Le psychodrame récent entre François Baroin, Valérie Pécresse et Bruno le Maire lors de la con-quête  du Ministère de l'économie laissé vacant par le départ de Christine Lagarde est très révélateur. Je n'ai pas vraiment d'opinion sur Valérie Pécresse alors focalisons-nous sur les deux autres zouaves. François Baroin aurait fait un chantage capricieux d'adolescent pré-pubère menaçant de démissionner s'il n'avait pas son nouveau joujou. A 46 ans c'est un totalement lamentable mais typique de celui dont l'extraordinaire condescendance n'a d'égal que son incommensurable ambition. Bruno Le Maire est très décevant sur ce coup là. Malgré une carrière stratosphérique qui lui a permis en quelques années de passer de membre du cabinet du Ministre des affaires étrangères à Ministre tout court, il était apparemment très déçu de voir son "ami" Super Baroin lui piquer ce qui son dessert.

Est-ce la faute au système qui permet au politique de concentrer tous les pouvoirs et aux plus ambitieux d'y accéder? En partie. On pourrait donc rêver à un autre système séparant clairement et fortement les pouvoirs en les permettant d'opérer de façon totalement indépendante et transparente. On pourrait rêver à introduire de solides contre-pouvoirs comme le système de cabinet fantôme en Angleterre. On pourrait rêver que des hommes et femmes honnêtes, intègres, justes et compétents arrivent au pouvoir. J'ai fait un rêve...