11 mars 2008

L'épaisseur de la France

Nicolas Sarkozy a été élu Président car il a su incarner la rupture, le changement, le mouvement. Ce n'est pas qu'il avait un programme flamboyant mais juste que son image était plus contrastée que celle de ses adversaires. Il n'a pas remporté l'élection présidentielle sur le fond mais sur la forme.

Bien sur il était temps que la France bouge, elle qui a stagnée depuis 25 ans et s'est lentement assoupie dans une torpeur économique et sociale. Car quels sont les faits marquants de ce dernier quart de siècle? Que retenir des deux septennats de François Mitterand? La décentralisation, l'abolition de la peine mort et deux cohabitions, et à part ça pas grand chose.

Et que dire des 12 ans de présidence de Jacques Chirac. Ah si, les grèves de 1995, sa victoire écrasante contre Jean-Marie Le Pen en 2002, le non du référendum sur la Constitution européenne et les voitures qui brûlent dans nos banlieues en 2005. De nouveau rien d'extraordinaire.

Depuis 25 ans l'action, ou plutôt l'inaction, de nos présidents n'a nullement marqué l'Histoire de France avec un grand h. Nicolas Sarkozy l'avait compris et il avait donc bâti son programme de campagne présidentiel sur la rupture. Remettre la France en mouvement était devenu plus que nécessaire mais après 10 mois passés à l'Élysée je ne suis pas convaincu qu'il aille dans la bonne direction ni même qu'il sache où se trouve-t-elle.

Alors au mieux remettra-t-il la France dans une dynamique porteuse mais il faudra un autre Homme (de nouveau avec un grand h) d'État pour redonner de l'épaisseur à la France. Je dis bien épaisseur et pas grandeur. La France n'a pas besoin de courir après sa grandeur passée elle a besoin de prendre de l'épaisseur, à commencer par celle de nos portefeuilles et de notre mince tissu social.

Ce qu'il faut ce n'est ni la rupture ni la révolution mais évoluer. Nous devons évoluer de manière économique, sociale, environnementale et culturelle. Nous devons remettre à plat nos vieilles institutions, notre mode de pensée, nos modes opératoires et notre façon de vivre en société. Demain nous devrons dire adieu à la Vème République, qui fêtera ses 50 ans en octobre prochain, et créer une France moderne et prospère. Une France où il fait tout simplement bon vivre.

photo par wyred4soun

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quelques autres progrès de l'époque Mitterand mériteraient d'être cités pour éviter que soient mis sur un pied d'égalité Mitterand et son pâle successeur (dont la très discutable suppression du service national est un fait d'armes- si j'ose dire- les plus notable).
A mettre donc au crédit de Mitterand:
1. La 5eme semaine de congés payés
2. L'introduction du RMI
3. Stabilisation économique (en aprticulier de l'inflation) après le second choc pétrolier
4. L'introduction de la CSG (impôts ne touchant pas que les revenus du travail, mais aussi ceux du capital)
5. Nombreuses avancées avec l'Europe (Maastricht et l'Euro en particulier)