26 juin 2008

Télévision publique ou étatique?

Dans le cadre de la réforme de la télévision publique Nicolas Sarkozy vient de prendre trois décisions importantes. Une seule me parait judicieuse, la suppression de la publicité sur les chaînes publiques entre 20 heures et 6 heures du matin dès janvier 2009 (suppression totale prévue fin 2011). C'est un bonne idée pour des raisons éthiques et culturelles exprimées dans un précédent article.

Les deux décisions suivantes ne sont pas bonnes:

  1. Le chiffre d'affaire des opérateurs de téléphonie et d'Internet sera taxée à 0,9% pour compenser la perte des recettes publicitaires. Le chiffre importe peu car il est incohérent de taxer un secteur pour en financer un autre. Mais c'est aussi injuste car elle sera immédiatement répercutée sur les usagers. Pourquoi ne pas tout simplement augmenter la redevance audiovisuelle ainsi qu'utiliser le budget du Ministère de la Culture?
  2. Le futur président de France Télévisions sera "nommé par l'exécutif après avis conforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), et sous réserve qu'une majorité qualifiée de parlementaires n'y fasse pas obstacle". Je classerai cette dernière initiative dans la catégorie des très mauvaises idées car il est dangereux de rapprocher le pouvoir éxécutif de celui des médias. Cela me fait penser aussi que le Chef de l'État souhaite y placer son ex-directeur adjoint de campagne Laurent Solly, parachuté directeur-adjoint à TF1 il y a tout juste un an.

Il est vrai que le capital de France Télévisions est exclusivement détenu par l'État, mais ne confondons pas télévision publique et télévision étatique.