10 octobre 2008

Crise boursière: investissement contre spéculation

La crise financière qui secoue la planète montre très brutalement les limites du libéralisme économique. Les concepts si cher à ce dernier comme "la main invisible du marché" ou encore "l'offre et la demande" apparaissent sous leur vrai jour comme des approximations bien trop simplistes d'une réalité complexe que les modèles économiques ne peuvent appréhender.

En ayant pour but de faire de l'argent avec de l'argent, le système financier s'est fondamentalement perverti. La finance doit rapidement se remettre au service de l'économie "réelle". Je profite donc de cette crise pour partager quelques idées sur le fonctionnement des bourses de valeurs dans l'objectif de favoriser l'investissement (optimisation d'un capital à long terme) et d'interdire toute forme de spéculation (maximisation du profit à court terme).

  1. Interdire la vente à découvert. C'est un mécanisme profondément malsain consistant à parier sur la baisse d'un titre que l'on ne possède pas. Il l'est doublement car d'une part on ne possède pas ce titre, et d'autre part on parie sur sa baisse. Bref tout le contraire d'un véritable actionnaire achetant une action dans l'espoir de la voir croître, en partie grâce à son investissement.
  2. Interdire le day-trading. De nouveau c'est une technique purement spéculative qui consiste à multiplier des allers-retours sur un titre dans lors d'une même séance en profitant des écarts journaliers.
  3. Ne pas verser de dividendes à ceux qui détiennent des titres depuis moins d'un an et a contrario augmenter de façon proportionnel le dividende des actionnaires fidèles. Actuellement il suffit d'acheter un titre une semaine avant le versement d'un dividende pour en bénéficier.
  4. Taxer fortement les plus-values réalisées à court terme et détaxer celles prises sur le long terme.
  5. Créer une bourse d'échange "alternative" reprenant les principes énoncés ci-dessus afin de favoriser les actionnaires investissant dans la durée et désirant être de vrais partenaires du développement économique d'une entreprise. Tout le contraire des spéculateurs recherchant, à tout prix et tout moyen, un profit maximal à brève échéance.


Je suis persuadé que ces mesures auraient pour effet de stabiliser les bourses et de permettre aux entreprises de se développer durablement dans un climat beaucoup plus sain et serein. Car c'est cela le fond du problème actuel. Ce n'est pas tant une crise de liquidité ou de solvabilité ou même de confiance qu'une crise profonde d'un système malsain et pervers reposant sur un défaut si humain: l'avidité.

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