18 décembre 2008

Activité (modérée) des eurodéputés

J'ai suivi de près les travaux de la commission temporaire du parlement européen sur le changement climatique depuis sa création en avril 2007. L'absence de nos eurodéputés aux réunions de travail mensuelles à Bruxelles m'a très vite frappée. Je me suis donc intéressé de plus près au taux d'activité et de présence de ces derniers (source: Fondation Robert Schuman).

Pour faire court il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise c'est que nos eurodéputés ne sont pas très actifs. La bonne c'est qu'ils le sont plus que leurs prédécesseurs de la 5ème législature (1999-2004). Quelques statistiques sont très parlantes, je n'en cite que deux:

  1. En 2004-2005, la France se situait en 23ème position sur 25 pour ce qui est du taux de présence en séance plénière.
  2. En moyenne un député français a écrit 2,81 rapports entre 2004 et 2008, ce qui le place au 7ème rang sur 27.

Bien sur ces chiffres sont purement quantitatifs et ne peuvent apporter un éclairage sur la qualité de ces rapports ou leur importance stratégique. Il y a aussi de grandes différence entre députés, certains prenant au sérieux leur rôle et d'autres non. Néanmoins, moi qui vous écrit de Bruxelles, je peux vous assurer que nous ne sommes pas spécialement reconnus pour nos talents de lobbyistes, contrairement à nos amis anglais ou italiens sur qui nous devrions prendre exemple.

Trois pistes pour améliorer la situation:

  1. Interdire purement et simplement le cumul des mandats pour les eurodéputés. C'est un travail à temps plein.
  2. Mieux former les eurodéputés aux mécanismes décisionnels et aux stratégies d'influence de l'UE.
  3. Éviter les va-et-vient incessants entre Bruxelles et Strasbourg en supprimant l'implantation strasbourgeoise du parlement. Le surcoût estimé à son maintien est estimé à 200 millions €/an. Pourquoi ne pas négocier sa disparition en échange d'une nouvelle institution ou agence?

Lors de son dernier discours devant le parlement européen en qualité de président de l'UE Nicolas Sarkozy a déclaré: "la présidence européenne m'a changé". Sachant que 75% de notre législation est de nature européenne, nos décideurs politiques doivent se rendre compte du rôle capital de l'UE. Espérons aussi que le Président et Bruno Le Maire, notre nouveau secrétaire d'État aux Affaires européennes, mettront rapidement en œuvre les moyens nécessaires afin de renforcer notre pouvoir d'influence au sein du Parlement et de la Commission.