30 novembre 2007

Interview télévisée de Nicolas Sarkozy

Deux petites remarques suite à l'interview télévisée de Nicolas Sarkozy hier soir.

Sur la forme je l'ai trouvé combatif et déterminé. Son discours a été ferme, clair et structuré. Il a donné le cap et ne s'est pas perdu dans des détails comme lors de son duel avec Ségolène Royal durant la campagne présidentielle.

Un petit point à corriger: ses 3-4 références à son élection, son mandat ou encore la confiance que lui ont accordé les français renvoient une image défensive de quelqu'un qui doute. Comme s'il avait besoin de se rassurer, de se donner du courage ou de renforcer sa légitimité. Ces références ne sont pas nécessaires, il a été élu pour cinq ans et personne ne peut revenir sur sa légitimité.

Sur le fond par contre je trouve que son slogan de campagne "travailler plus pour gagner plus" est à côté de la plaque. Tout simplement parce que le problème n'est pas de gagner plus mais d'augmenter son pouvoir d'achat.

Pas besoin d'être ministre du budget pour savoir que le pouvoir d'achat reflète la différence entre ses revenus et ses dépenses. Et vous aurez beau travailler toujours plus, si l'augmentation du coût de la vie est supérieure à celle de vos revenus votre pouvoir d'achat baissera. Il ne s'agit donc pas seulement d'augmenter ses revenus mais aussi de stabiliser voir diminuer ses dépenses; notamment celles peu compressibles (alimentation, logement, éducation, santé, transport).

L'État ne doit donc pas se comporter comme un simple observateur de la vie économique sous prétexte que la bonne vieille main invisible du marché veille sur notre bien être à tous! Il doit jouer pleinement son rôle de normateur, de régulateur et de contrôleur. L'État doit veiller à ce que les prix soient le reflet le plus exact possible de la loi du marché en traquant sans cesse tous les facteurs les gonflant artificiellement comme par exemple les ententes illicites (grande distribution, eau, énergie, télécom, etc.) ou la répercution fantaisiste du prix des matières premières (cours du pétrole) qui pour la plupart du temps ne représentent que quelques % de la valeur du produit fini.

photo par dolar

22 novembre 2007

La France qui a peur et l'Etat Providence

La France a peur. Peur des banlieues, des immigrés et des musulmans. Peur de l'Europe, de la Turquie et des Iraniens.

La France a peur. Peur de la mondialisation, des délocalisations et de la croissance chinoise. Peur de perdre son emploi, de se retrouver à la rue, d'être exclu.

La France a peur. Peur des fins de mois difficiles, de la hausse des prix et de la perte de son pouvoir d'achat. Peur de perdre ses privilèges, du service minimum et pour sa retraite.

Alors que faisons-nous? Nous nous tournons vers l'État. Un État reconnaissant tous nos droits, nous qui en avons tant. Un État nous enseignant, nous nourrissant, nous logeant, nous transportant, nous fournissant un travail, nous divertissant, nous informant et nous soignant. Un État garantissant notre futur sur facture. Un État Mère qui nous rassure et nous aime. Un État Père qui nous élève et nous guide.

Un État présent de notre naissance à notre mort. Un État Providence. La Providence n'est plus l'apanage de Dieu, elle est de la responsabilité du Ministre et du Président. Hier encore on aurait pu croire que l'opium du peuple est la religion. Mais aujourd'hui notre opium c'est l'État.

source illustration