28 septembre 2007

Pas de sanctions économiques contre la Birmanie

Que ce soit l'embargo des Etats-Unis contre Cuba ou bien celui des Nations Unies conte Haïti, l'histoire nous démontre que les sanctions économiques infligées à un pays sont inefficaces et néfastes. Inefficaces parce que Fidel Castro est toujours aux commandes et Haïti est toujours dans la misère. Néfastes car ces dernières pénalisent directement l'écrasante majorité de la population au contraire du pouvoir en place et de la grande bourgeoisie qui en profiteront.

Afin d'éviter un bain de sang en Birmanie une solution beaucoup plus efficace serait d'envoyer une mission diplomatique des Nations Unies, avec la bénédiction de la Chine, afin de négocier une sortie honorable de la junte militaire en échange d'élections. Des élections libres car organisées et surveillées par les Nations Unies permettrait aux birmans de choisir une nouvelle forme de gouvernement (pas forcément une démocratie à l'occidentale) et de nouveaux dirigeants.

photo par woodsy

27 septembre 2007

Budget, croissance et déficit commercial

Retenons un chiffre pour le budget de l'Etat français 2008: 42 milliards de déficit. Pour info ce dernier est pratiquement égal au service de la dette (41 milliards). Ce sont aussi 4 milliards de déficit en plus par rapport au précédent exercice. Pour la rigueur il faudra repasser par la case départ.

Que pouvons-nous faire pour redresser la situation? Notre petit manuel d'économie pour les nuls nous dit de relancer la croissance. Très bien, nous avons deux options: politique monétaire ou politique budgétaire. Pas de chance la politique monétaire est décidée par la Banque centrale européenne. Allons donc pour la politique budgétaire.

La encore nous avons deux possibilités: augmenter les dépenses de l'Etat ou le pouvoir d'achat. Cette dernière sera certainement beaucoup plus populaire et nous sommes nombreux (salariés et employés contrairement aux commerçants et entreprises) à en avoir bien besoin suite à la hausse des prix incontrôlées ayant suivi le passage à l'euro.

Augmentons donc notre pouvoir d'achat et consommons plus. Le problème est que nous allons acheter en grande majorité des produits qui ne sont pas fabriqués en France. C'est donc la croissance de pays tiers que nous allons tirer vers le haut.

Le vrai problème n'est donc pas celui de la croissance mais celui du déficit de la balance commerciale. Je vous laisse juger les chiffres (source: Insee).

Exportations-Importations
(milliards €)
2003 2006
Agriculture, sylviculture, pêche 1,8 1,7
Industries agricoles et alimentaires 6,8 7,2
Industries des biens de consommation -6,7 -8,9
Industrie automobile 11,6 5,5
Industries des biens d'équipement 7,7 7,4
Industries des biens intermédiaires -3,3 -8,4
Énergie -22,0 -45,8
Total -4,2 -41,3

Et voici les vrais coupables: biens de consommation et biens intermédiaires mais surtout énergie!

Ce qu'il faut donc à la France c'est une politique d'investissement à long terme dans l'éducation, la recherche, l'industrie et les énergies renouvelables afin d'assurer une meilleure indépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz.

Il y a aussi une autre solution beaucoup plus radicale: la croissance (travailler plus pour produire plus pour gagner plus pour consommer plus) ne fait pas le bonheur. Alors pourquoi ne pas parler d'un autre modèle de société, d'une société dont la première valeur n'est pas l'argent ou le travail. Pourquoi ne pas parler de décroissance soutenable ou de développement durable?

photo par bstangland

18 septembre 2007

L'Iran, un allié naturel

La première image qui vienne à l'esprit quand on parle de l'Iran c'est son programme nucléaire (à vocation civile pour les uns et militaire pour les autres) et les déclarations sulfureuses de son Président Mahmoud Ahmadinejad sur Israël.

Mais l'Iran c'est aussi une civilisation vieille de 4000 ans, un grand pays (2,5 fois la France), 70 millions de musulmans modérés (chiites) et le 4ème producteur de pétrole mondial.

Il serait beaucoup plus rationnel de voir l'Iran comme une solution plutôt qu'un problème. Car s'allier avec l'Iran permettrait de stabiliser le Moyen-Orient et les cours du pétrole ainsi que de lutter contre le terrorisme (Al-Quaida) et le trafic de drogue.

Bernard Kouchner fera tout pour éviter la guerre même si ces propos ont déclenché celle des mots.

photo par fulmini & saette

17 septembre 2007

Les bénéfices multiples du télétravail

Travailler à son domicile requiert un bureau aménagé, un téléphone, une bonne connexion Internet et il faut bien l'avouer une certaine discipline. Tous les employeurs ne veulent le faire et tous les employés ne peuvent le faire.

Mais certaines fonctions s'y prêtent à merveille et le Gouvernement devrait se pencher sérieusement sur la question car le télétravail offre de nombreux avantages:

  1. Pour l'employeur il y a une réduction des retards et des frais généraux (bureau, électricité, etc.).
  2. Point de vue social cela renforce la confiance entre l'entreprise et son employé. Cela pourrait être aussi une façon de récompenser et responsabiliser un salarié.
  3. Pour le télétravailleur il y a un gain de temps et d'argent (prix du carburant!) car il ne faut plus se déplacer sur son lieu de travail. Il y a aussi moins de stress lié à ces déplacements, donc moins d'arrêts maladie et moins de frais de santé.
  4. Les usagers de la route bénéficient aussi d'un gain de temps car les réseaux seront moins encombrés.
  5. Pour la Protection Civile il y a moins d'accidents de la route (plus de 80000 par an, 4500 morts).
  6. Pour l'environnement il y a une amélioration de la qualité de l'air car moins de dioxyde de carbone est rejeté. Pour rappel le secteur du transport est responsable de 21% des gaz à effets de serre en Europe et contribue fortement au changement climatique.

Le télétravail serait donc une politique assez simple à mettre en oeuvre et peu coûteuse ayant des impacts positifs sur l'économie, le social, la santé et l'environnement. N'attendons pas.



8 septembre 2007

Le travail n'est pas une valeur

Nicolas Sarkozy a fait du travail son cheval de bataille lors de sa campagne. Il faut redonner à la France le goût de l'effort et récompenser la France qui se lève tôt. Dans une vision un peu étroite du travail, ce dernier devient une activité rémunérée synonyme d'emploi. Idéologiquement on arrive donc à la notion de valeur "travail".

Mais quelle est donc la valeur de celui qui n'a pas d'emploi, l'"inactif", le retraité, le parent au foyer, le bénévole, l'handicapé, l'artiste, l'enfant qui joue, l'adolescent qui étudie?

Non, le travail n'est pas une valeur et il ne rend pas forcément libre. Ce qui a de la valeur c'est d'être actif, de se rendre utile, d'aider les autres, d'évoluer, de progresser, de faire fructifier ses talents, de porter des fruits, d'essayer d'être encore meilleur demain.

Comme le disent si bien nos amis belges, l'important c'est de faire avancer le "schmilblick".

photo par Alexandre Istratov

4 septembre 2007

Secteur privé et secteur public

Il est erroné de croire que le secteur privé est plus efficace que le secteur public. Les hommes sont les mêmes donc l'efficacité (ou l'inefficacité si vous préférez voir ce verre à moitié vide) est identique. Je vois une seule différence fondamentale entre les deux: le privé veut maximiser (et non pas optimiser ce qui serait plus judicieux et durable à long terme) son profit alors que le public cherche à rendre service.

Après la récente privatisation des autoroutes celle de l'énergie arrive. Entre le tout privé (libéralisme économique) et le tout public (étatisme) il existe un juste milieu. La question est de savoir ce qui est du ressort du privé et ce qui tombe dans l'escarcelle du public.

Le rôle de l'état est de produire des normes et de contrôler leur juste application par le secteur privé. Le public s'occuperait du normatif et le privé de l'opérationnel. Cette séparation claire et nette éviterait bien des conflits d'intérêts.

photo par nochoice